du 07/02 au 22/03/2015
Gleichapel présente « Do & Hope », un nouveau projet réalisé par l’artiste péruvien, Pier Stockholm, qui aspire à fusionner son studio d’artiste avec l’espace de 9m2 de Gleichapel, un lieu d’art (en white cube) visible depuis une vitrine sur rue dans le quartier du Haut Marais à Paris.
Stockholm a récemment publié son premier livre d’artiste avec Onestar Presse (Paris) intitulé « The Weight of References » (2014). Ses travaux sont présentés en Amérique Latine, aux États-Unis et en Europe. Ses œuvres ont été présentées dans des institutions culturelles et artistiques comme De Vleeshal à Middelburg; Casino au Luxembourg et à l’Espace Paul Ricard à Paris.
Voici ci-dessous un extrait de « Snippets »: un entretien qui eut lieu au cours de l’installation de « Do and Hope » dans l’espace Gleichapel, avec la conservatrice et critique d’art néerlandaise, Nanda Janssen, actuellement en résidence à Paris, soutenue par le Fonds Mondrian.
Atelier
Ces dernières années mon atelier a intégré le champ de ma pratique. Je m’intéresse aux outils, aux matériaux et à la façon dont ils s’organisent. Appelons cela chorégraphie. Tout a une fonction et une raison d’être dans mon atelier et je choisis chaque règle d’application. Un ami m’a récemment dit qu’il considérait mon atelier comme ma meilleure œuvre. Un espace de type galerie (white cube) engendre des règles et des chorégraphies différentes. Ici, j’ai tenté de combiner l’espace de mon atelier avec celui de la Gleichapel (en intégrant des tubes lumineux fluorescents par exemple). Je n’ai jamais aimé les artistes qui utilisent ce type de lumière mais j’en fais finalement partie maintenant.
Outils
J’aime les outils depuis mon enfance et j’en ai besoin en tant qu’artiste pour produire mes œuvres. Depuis le début j’utilise toutes sortes d’outils y compris des fournitures de bureau telles que des compas, des perforateurs, des règles, des punaises, des élastiques, des étiquettes ou des niveaux à bulle.
Certaines œuvres requièrent l’utilisation d’autres outils. J’ai commencé à utiliser le serre-joint en traçant de longues lignes avec une règle. En travaillant, j’ai compris que l’œuvre était plus intéressante avant qu’elle n’arrive à son terme, c’est-à-dire au moment où les outils sont encore en interaction. Je suis arrivé à un stade où ces outils représentent les éléments clés de mon travail. Ils m’aident à construire l’œuvre et font également partie de sa représentation.
La diversité des outils utilisés s’est étendue. Je n’utilise plus seulement des fournitures de bureau mais aussi des sangles, des serres-câbles en plastique, des câbles électriques, de la corde et même ma planche à découper. Ces outils ne font pas partie de l’exposition mais ils m’ont beaucoup servi. Progressivement, l’esthétique du bureau à céder la place à une autre esthétique plus artistique. C’est amusant car j’achète ces instruments dans des magasins de construction : comme quoi les plus belles choses existent aussi dans des environnements impitoyables.
Règles
Il y’a 10 ans, avec un ami nous avons décidé de faire une exposition sur un terrain de squash et de jouer au squash dans une galerie. Même si ce projet n’a pas été réalisé, il exprime mon attirance pour les règles. Les lignes sur le court symbolisent les règles et forment un dessin très élaboré ! Les règles sont comme des délais qu’il faut respecter. Car trop de liberté devient vite pesant. Mon travail démarre souvent avec une règle que je m’impose, avec le dessin d’un diagramme, d’un graphique ou avec une représentation systémique et visuelle. En partant de cette base, je travaille et provoque l’inattendu. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’outils et de règles !
Pour obtenir des photographies ou plus d’informations, contactez Gleichapel.
« Do & Hope » est visible le 22 mars 2015 de midi à minuit tous les jours à Gleichapel au 15 rue Debelleyme dans le Haut Marais.