En pièces détachées

Olivier Filippi

du 08/11/2014 au 11/01/2015

Gleichapel présentera un extrait d’un ensemble de tableaux d’Olivier Filippi. Initié en 2012, cet ensemble est caractérisé entre autre par le doublement de la hauteur de chaque nouvelle pièce. L’agencement de cet extrait sera lié aux particularités du site – une pièce de 9m2, visible depuis la rue à travers une vitrine. Gleichapel est localisé dans le haut marais. Les oeuvres seront visibles de 14h à minuit, 7j/7. 

Olivier Filippi (né en 1969 à Paris) développe principalement son travail à travers plusieurs séries de tableaux menées simultanément, selon des modalités distinctes. Il a récemment exposé à l’espace Bikini à Lyon, et a participé à un cycle d’expositions collectives en Corée, à Séoul et à Cheong-Ju. Cet automne, son travail sera également visible dans le cadre d’une exposition personnelle à la Chapelle du Carmel, Chalon-sur-Saône.
« En quelques années, et Aussi lentement que possible, Olivier Filippi a réalisé plusieurs séries de peintures. D’abord de grandes toiles traversées de gestes élégants, fondus dans le blanc du support. Puis, à partir de 2009, de superbes monochromes verticaux bordés d’étroites bandes dégradées, dans lesquels l’aplat central se présente de manière autoritaire – muraille ou falaise masquant le « fond » de la toile. Dans une série plus récente, il partage des formats toujours plus minces en quatre triangles rectangles, introduits à gauche par un dégradé qui dématérialise le bord vertical du tableau. A chaque nouvelle version, les couleurs d’origines sont légèrement ternies avec du noir ou du gris, et les formats amplifiés – de l’échelle domestique à celle d’un musée. La série se développe comme une réflexion sur son propre épuisement : celui de la peinture et de ses reproductions, de la dilution du statut du tableau. (…)Par ailleurs, ils nous disent aussi que les grands concepts de la peinture abstraite se sont évaporés dans la réalité au point de rendre impossible la solidité du plan du tableau, qui apparaît toujours flouté ou gazeux – entre flatness et illusionnisme.
(…)
Il n’est donc pas anodin que Filippi pratique également, d’autre part, la photographie numérique. En regardant ses images, on pourrait avancer que la source de son art est peut-être l’abstraction elle même. Pas seulement la peinture abstraite, mais l’abstraction présente dans la réalité. (…) Les photos que prend Olivier Filippi ne sont pas tant une source d’inspiration pour ses œuvres qu’une manière de relever les preuves d’un langage qui existe – dans un monde fait, comme l’affirmait Barnett Newman, à l’image de l’art. »

Extraits de “Sans aucun bruit de syllabes”, un texte de Hugo Pernet, publié dans le catalogue édité à l’occasion de l’exposition «Un ensemble de tableaux» présentée à la Chapelle du Carmel, Chalon, du 24 octobre au 30 novembre 2014.